L’idée du projet #BOWARY est simple : faire revivre l’emblématique œuvre littéraire de Gustave Flaubert, Madame Bovary, en tweets. Dix auteur.ices se relaient en 2021 à raison d’un dramaturge par mois, du 29 janvier au 6 novembre, afin de réécrire et d’adapter le mythique récit à l’univers des tweets. Un tweet par jour, 280 tweets au total, pour la réécriture contemporaine d’une œuvre qui a transcendé le dernier siècle et demi. Les tweets sont aussi publiés sur la page Facebook du collectif et sur leur page Instagram. 

capture d'écran d'un extrait de twittérature
Capture d’écran du projet de twittérature #BOWARY.

Parue pour la première fois en 1857 et aussitôt poursuivie pour immoralité et obscénité, Madame Bovary est une œuvre qu’on a considérée choquante au XIXe siècle, Flaubert y adressant des thématiques sociales bouleversantes. Stéphane Nappez, coordonnateur du projet, définit Flaubert comme un auteur démocratique qui ne s’adressait pas qu’à la bourgeoisie: il semble donc logique pour le collectif de reconstruire et replacer l’oeuvre au XXIe siècle, sur une plateforme gratuite et complètement accessible à un lectorat infini en faisant perdurer l’aspect démocratique de la littérature.

« Bowary n’est surtout pas un “résumé” de Madame Bovary. On pourrait plutôt parler de “réduction”, un peu comme en cuisine, quand on fait réduire une sauce. On perd en eau mais on augmente le goût.  »

-Stéphane Nappez, président du collectif Baraques Walden et coordonateur du projet #BOWARY
logo du bicentenaire Flaubert21
Logo du bicentenaire
© flaubert21.fr

En faisant intervenir dix voix différentes pour adapter une œuvre commune, le projet crée l’image de course à relais. Selon Stéphane Nappez, l’idée n’est pas d’unifier ces dix voix, au contraire : l’adaptation est propre à chaque auteur.e. La limite de caractères imposée par la plateforme de Twitter (280 caractères par tweet), implique un travail stylistique important qui laisse l’esprit de l’œuvre originale agir en tant que fil conducteur et promesse de cohésion dans une œuvre à plusieurs voix. 

Le projet #BOWARY, qui est porté par le collectif français Baraques Walden, est coproduit par le festival Terre de Paroles et soutenu par le Département de la Seine-Maritime, en France. Dans le cadre du festival Terre de paroles , la compagnie de théâtre de rue Chiendent adaptera d’ailleurs la réécriture de l’œuvre cet automne, en permettant à des jeunes décrocheurs de participer à l’adaptation. Le projet #BOWARY est labellisé Flaubert 21, bicentenaire de la naissance de l’auteur.

Titre de l’œuvre : #BOWARY
Créateur/éditeur (le collectif & les auteurs) : Le collectif Baraques Walden, coordonné par Stéphane Nappez, président de l’association Baraques Walden.
Auteurs participants au projet: Julia Kerninon, Arno Bertina, Emmanuel Renart, Laure Limongi, Fabrice Chillet, Agnès Maupré, Frédéric Ciriez, Fred Duval, Maylis de Kerangal et Vincent Message.

Lien vers le site de l’œuvre :  https://twitter.com/BaraquesW
Facebook: https://www.facebook.com/BaraquesWalden
Instagram: @baraquesw
Pour accéder au site du collectif:
https://baraqueswalden.fr/ 
Type d’œuvre : Twittérature, adaptation littéraire.
Support numérique utilisé: Twitter

À propos du collectif Baraques Walden

L’entreprise du collectif Baraques Walden, qui compte parmi ses membres tous les écrivains du projet de Twittérature, est un projet de création qui existe en deux temps : il s’agit aussi d’un collectif d’écrivain.e.s en France ayant comme but commun de s’auto-construire un refuge géographique dédié aux retraites d’écriture. L’idée derrière ce projet considérable de construction est de bâtir un espace de création et de diffusion pour des littéraires. Le nom du collectif gagne tout son sens avec ce projet : hommage à Henry David Thoreau, auteur du XIXe siècle qui construisit autrefois une mini baraque en bordure du lac Walden, en Nouvelle-Angleterre. 

Au-delà des projets littéraires tels que celui de #BOWARY, le collectif est donc lié par une entreprise de grande envergure; la construction. Le contraste créé par la dimension numérique de #BOWARY et l’aspect très tangible de la construction de cabanes dans le bois unit finalement les deux projets dans une volonté d’inscription permanente, d’existence autant dans la collectivité que dans l’univers virtuel. Ainsi, en rendant hommage à deux écrivains des siècles derniers, le collectif  s’inscrit dans un présent de multiplicité.

Capture d'écran d'un tweet de Baraques Walden
Capture d’écran d’un tweet de Baraques Walden

Sources

https://www.tendanceouest.com/actualite-377415-rouen-bowary-le-defi-fou-de-resumer-mme-bovary-en-280-tweets.html

https://www.seinemaritime.fr/actualites/-culture/le-projet-bowary-une-version-twitter-de-madame-bovary.html

https://www.tendanceouest.com/actualite-377110-en-questions-flaubert-2021-un-an-de-manifestations-pour-faire-re-decouvrir-l-auteur-rouennais.html

http://flaubert21.fr/fr/homepage 

0 Shares:
Vous aimerez aussi...
Lire plus

Le Chrysanthème : lorsque les morts ne parviennent plus à garder le secret

Une collection d’artéfacts détruite, un journal retrouvé, un milieu professionnel sombre, une historienne dévouée mais dépassée : par son projet Le Chrysanthème, l’organisme Les autres jours vous invite à prendre part à un feuilleton postal énigmatique qui cherche à élucider le mystère entourant la gazette des embaumeurs du Québec.