Présentation

La littérature sur Twitter – ou twittérature – est une pratique maintenant répandue. Le détournement des contraintes de la plateforme permet des publications fragmentaires et étalées dans le temps.

Cependant, comme la plateforme Twitter repose sur une API (Application Programming Interface ou en français: interface applicative de programmation), il est possible d’y connecter des logiciels ou des automatisations : des bots ! 

Ces (ro)bots permettent de publier du contenu automatiquement, qu’il s’agisse simplement de publier ultérieurement un contenu écrit par un.e humain.e, ou qu’il s’agisse d’automatiser la rédaction même des billets. 

Programmer du contenu

Pour la planification de publication, l’outil le plus répandu est Tweetdeck. Il permet de rédiger et programmer pour plus tard des tweets et de gérer plusieurs comptes Twitter sur un même écran.

capture d’écran de Tweetdeck

Bot et écriture assistée

Un autre aspect important des Bots Twitter est de permettre de produire du contenu sans intervention humaine régulière. Une fois le Bot en place, il est alors capable de publier tout seul tant qu’il est en fonction.

Une première solution est d’utiliser un processus IFTTT (if This then That) comme proposé sur le site IFTTT.com. Les publications Twitter vont alors simplement être des « reposts » de publications effectuées ailleurs sur le web. 

Une deuxième solution est d’utiliser de la grammaire générative pour que le contenu – entièrement nouveau et non republié d’ailleurs – soit rédigé automatiquement.

Des outils libres comme Cheap Bots Done Quick (de V. Buckengham), permettent de mettre simplement en place ce processus en utilisant Tracery (de Kate Campton).

interface de Cheap Bots, Done Quick

Il suffit alors de créer un compte Twitter dédié, puis de le connecter au site.

Il reste simplement à mettre en place le type de publications voulues, directement dans l’interface du site. La fenêtre de rédaction inclut les descriptions des différents éléments, ainsi que trois ensembles de débuts de tweets qui seront automatiquement complétés par le programme, piochant dans des dictionnaires et construisant ses phrases avec Tracery.

Ces ensembles seront mobilisés selon des règles de probabilité afin de varier les publications.

Ensuite, il suffit de régler la régularité des publications dans un menu et de sauvegarder.

Il est possible, comme expliqué sur le site, d’ajouter des images, des vidéos ou des mots-clics (hashtags) dans les tweets, simplement en suivant les indications au-dessous de l’espace de rédaction. De nombreux guides et tutoriels sont disponibles sur le site pour aider à peaufiner la création de ces bots ou permettre de les complexifier.

Quelques œuvres 

  • qtrnmnet : le carnet de thèse sur Twitter d’Antoine Fauchié, publie les messages accompagnant les commits GIT de sa thèse, tout au long de sa rédaction. Plus d’informations sur cette œuvre dans l’entretien avec Antoine Fauchié.
  • Le bot de l’Anthologie grecque (un projet de la CRCEN) publie régulièrement des épigrammes du corpus traduits en anglais, avec une photo du manuscrit et le lien pour la page complète de ce fragment. Pour en savoir plus sur l’Anthologie grecque, vous pouvez consulter l’entretien avec la coordonnatrice.
  • Juste Space Things, fait avec Cheap Bots Done Quick, raconte des embryons de récit de science-fiction, des situations piochant dans le métatexte du genre, laissant à l’imagination du.de la lecteur.ice la construction de ce qui se passe en dehors de ce fragment. 
  • De même, Dungeon Junk propose des descriptions d’objets pouvant se trouver dans un donjon de Fantasy, du genre de ceux qui seraient explorés dans une partie de Donjons et Dragons.
  • De nombreux autres Bot existent, faits avec d’autres outils. Par exemple, MissPlexis assemble des pièces ou des lieux et des actions professionnelles ou académiques.

Plus d’œuvres constituées à partir de robots sur Twitter sont à découvrir dans la session consacrée du Répertoire des Écritures Numériques.

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